Pierre et Leloup
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Adult ++
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Disclaimer:
This is a work of fiction. Any resemblance of characters to actual persons, living or dead, is purely coincidental. The Author holds exclusive rights to this work. Unauthorized duplication is prohibited.
Pierre et Leloup
Si vous n’avez pas 18 ans ou l’age légal dans le pays ou vous vivez,
veuillez quitter maintenant. Ces histoires sont au sujet de garçon ou de
garçons gay, si cela n’est pas de votre goût, quittez maintenant. Toute
ressemblance avec des personnes ou organisations existantes est purement
accidentelle car ceci est une œuvre de pure fiction.
Jarvis de Var
Éditeur Joël
-Pierre-
Pierre c’est bien ça, c’est mon nom. J’ai quatorze ans, un peu plus petit que la moyenne 1,67m pour 62kg. C’est loin d’être impressionnant, je ne suis pas considéré comme un bolé. Il ne faut pas que je crie, personne ne doit me voir comme cela. Je suis plutôt cool. Je m’habille genre BCBG. Mes cheveux sont châtain clair, mes yeux sont d’un vert forêt foncés. J’aime bien mes yeux, les filles et même quelques garçons sont fascinés par mon regard. Aujourd’hui ils auraient tendance, ok pas tendance, ils fuiraient à toutes jambes. Ma peau est pâle, sans boutons dieu soit loué. Je suis orphelin depuis l’age de six ans. Ma grand mère, qui m’élève, je l'aime bien, elle est correcte. Elle me laisse mon espace et comme je ne cause pas de problèmes, elle ne sent pas le besoin de me tenir la bride tendue. Si je ne suis pas devenu fou, qu’est ce qui m’arrive? Je doit me laver, ouvre les yeux. Peut-être que c’est disparu? Au moment où je me dis cela, je sens les poils dans ma bouche. J’ai l’horrible impression que je vais voir la même chose. Oui, mon thorax et mes bras sont couvert de sang séché, cela ne ressemble pas à du sang, brun-rouge terne, je sais instinctivement que c’est du sang. Mes draps sont partiellement
couvert d’une poudre de la même couleur. Je me lève du lit pour me rendre dans ma salle de bain. Mes jambes flageolent sous moi, je vacille. J’ai l’impression que je vais tomber dans les pommes. Mes pensées s’entrechoquent, je perds pied. J’ouvre les yeux, je suis tombé près de la porte de la salle de bain. Je me lève puis entre dans la salle de bain. La première chose que je vois est mon reflet. Un vertige me reprend, je respire profondément pour éviter de retomber dans les pommes. Tout est normal, je vais trouver une explication c’est sûr. Pourquoi j’ai du poil roux collé sur mon visage? J’entre sous la douche, je laisse l’eau quasi-bouillante cascader sur moi me avant de ce cauchemar. L’eau chaude détend mes muscles. J’ouvre les yeux tout semble normal.
-Grand-mère: «Pierre, déjeuner!»
-Pierre (ma voix fausse un peu): «Ok je descends tout de suite. Je finis de prendre ma douche.»
Sortant de la douche, je place et sèche mes cheveux puis m’habille. Mes mains tremblent un peu, mais qu’est-ce qui m’arrive? Je n’ai pas de réponse donc prendre des mesures temporaires. Premièrement changer mes draps, déjeuner et aller à l’école, ne pas oublier de sourire. Je souris normalement, même quand Ben la brute locale m’asticote. Je le déteste cordialement c’est un être méprisable dont le seul plaisir est d’humilier et faire souffrir les faibles. La sale brute fait plus de trente kilos de plus que moi donc je l’ignore. Je descends pour prendre mon déjeuner.
-Pierre: «Bonjour mom,» regardant la nappe.
-Grand-mère: «Bonjour! Bien dormi?»
-Pierre: «Oui mom, as-tu entendu quelque chose de particulier cette nuit?»
-Grand-mère: «Non, as-tu entendu quelque chose?»
-Pierre: «Non, je ne suis pas certain. J’ai rêvé peut être?»
Elle me regarde attentivement.
-Grand-mère: «Es-tu sûr que tu vas bien?»
-Pierre: «Oui, oui je vais bien.»
Le déjeuner se passe bien, mom ne remarque rien. Mais je suis distrait, j’aimerais avoirrêvé. Je sais que je n’ai pas rêvé et je déteste cette conviction. Je sors de la maison pour prendre l’autobus. Seul, depuis les deux dernier mois mon meilleur ami a déménagé. Nous gardons le Contact sur Internet mais ce n’est pas la même chose. Il devient un ami, pas celui à qui je confierais ce qui vient de m’arriver. Cela m’est-il vraiment arrivé? Arrête de jongler, conduis-toi normalement. Mon regard survole les passagers, ils semblent distants, comme au travers un brouillard épais. Tout me paraît irréel, sans rapport avec moi ou ma vie. Je descends du bus, des gens me saluent et je les salue sans porter attention. J’entre dans ma
première salle de cours, je me concentre: prendre des notes et écouter le prof. C’est difficile, le son ne semble pas stable.
J’ouvre les yeux dans ce que j’identifie comme étant l’infirmerie, une compresse sur le front et un sac de glace derrière la nuque.
-Infirmière: «Alors Pierre, tu te sens mieux?»
-Pierre (essayant de focaliser mon regard): «Oui! Qu’est-ce qui m’est arrivé?»
-Infirmière: «Ton professeur a cru que tu t’étais endormi. Il a essayé de t’éveiller et tu t’es effondré dans l’allée.»
-Pierre: «Non, aucun souvenir de tomber dans les pommes ou de m’être endormi.»
-Infirmière: «Veux-tu que j’appelle ta grand mère ou préfères-tu rester à l’école?»
-Pierre (qu’est-ce que je ferais de plus à la maison): «Je reste, je n’ai pas grand chose à faire à la maison.»
L’infirmière me regarde attentivement.
-Infirmière: «Tu es sûr de vouloir rester?»
-Pierre: «Oui.»
-Infirmière: «C’est peu commun de refuser d’écourter une journée d’école.»
Je reviens dans la salle de classe avec une note de l’infirmière. Quand j’entre, le silence se fait, je remets la note au prof.
-M. Benoît: «Cela va mieux Pierre?»
-Pierre: «Oui, je vais très bien.»
-M. Benoît: «Prends place avec Steve, utilise ses notes.»
-Pierre: «Merci.»
Steve est un garçon un peu plus grand que moi, il a constamment l’air mélancolique. Son apparence est un peu négligée, il ne prend pas grand soin ni de sa garde robe, ni de ses cheveux. Visiblement, tout ce qu’il porte est originaire d’une grande surface. Peut-être n’a-t-il pas le choix.
-Steve: «Tu es ok, Pierre?»
-Pierre: «Oui, qu’est-ce que tu as pris comme note?»
-Steve: «Seulement trois pages.»
-Pierre: «Passe-les moi,» lui prenant son cahier. «Merci.»
-Steve: «Es-tu malade?»
-Pierre: «Non, laisse faire.»
Le reste de cette classe fut sans causer d’autre problème. Quand la cloche indiqua le changement de classe, je sentis tous les regards sur moi. Sourire, se conduire comme d’habitude. Dans un état semi-conscient, comment l’expliquer, je suis là mais le réel n’a pas sa consistance habituelle. Les autres me parlent, je souris et dois leur répondre correctement car tous semblent ne rien remarquer. Presque tous je devrais dire car je sens dans mes tripes que quelques-uns m’observent. À 15h30, la torture prend fin rapidement. Je me rends à mon casier, je prends ce qui est nécessaire pour mes travaux et prends ma veste. Soudain une douleur intense à la base de mon nez, je vais perdre conscience encore.
Je me réveille, la tête sur les genoux de Steve. Je sens le sang qui coule le long de mes joues et mouille mes lèvres.
-Steve: «Ne bouge pas, l’infirmière a été prévenue.»
-Pierre (la voix un peu rauque): «Que m’est-il arrivé encore?»
-Steve: «Je t’ai vu par terre, la tête dans ta case après que Ben soit passé.»
-Pierre: «Beaucoup de dommage?»
-Steve: «Je ne sais pas mais ça saigne beaucoup. Tu es coupé profondément.»
-Pierre: «Fuck up.»
Arrive M. Dumont, le directeur, et l’infirmière. Elle examine mon nez puis demande au directeur d’appeler l’ambulance.
-Infirmière: «Qui t’a poussé?»
-Steve: «J’ai vu Ben Maheu quitter le corridor quand j’ai vu Pierre la tête dans sa case avec son sang qui coulait à flot.»
-Pierre: «Je suis désolé mais je n’ai rien vu, je prenais ma veste quand j’ai senti une intense douleur et je me suis senti partir. J’ai peur que cela devienne une habitude.»
-Steve (me souriant): «J’espère que non, je suis un très mauvais sauveteur.»
-Infirmière: «Te sens-tu assez bien pour te lever?»
-Pierre: «Oui. Ça saigne encore?»
-Infirmière: «Oui.»
-Pierre: «Pourrais-je avoir une serviette, je ne voudrais pas trop tacher mes vêtements.»
-Steve: «Incroyable, t’es démoralisant Pierre. Il se casse le nez et se préoccupe de ses
vêtements.»
L’infirmière me donne une serviette, je m’essuie le visage la plie et la pose à la base de mon nez. Quand je presse, une douleur assez vive prend vie. Je m’assoie et soudain l’éclairage ambiant semble se tamiser. L’infirmière et Steve me soutiennent.
-Infirmière: «Tu tiens le coup, Pierre?»
-Pierre: «Oui, laissez-moi une minute, je vais pouvoir marcher.»
-Steve: «Pierre relaxe, t’as rien à prouver.»
-Pierre (je le regarde avec incompréhension): «Je suis correct, juste un peu étourdi, c’est tout.»
-Infirmière: «Pierre, ton nez est probablement cassé. Ce n’est pas rien.»
Ils m’aident à me rendre à la porte de l’école. Je me tourne vers Steve pour lui demander s’il veut me rapporter mon sac et ma veste. Il acquiesce et retourne vers ma case. Quand il revient, je le remercie. L’ambulance est là, j’y entre, les ambulanciers me forcent à m’étendre. Au bout de quelques minutes de trajet, nous arrivons à la clinique. Je suis pris en charge par un médecin et une infirmière. Outre ceux-ci, mom est la plus qu’anxieuse, cherchant à me prendre la main. Je lui souris essayant de la rassurer.
-Dr Sulivan: «Pierre, si tu ne veux pas avoir une cicatrice, tu dois avoir des points de suture. Veux-tu des points de suture?»
-Pierre: «Pas de problème doc, faites ce qu’il y a à faire. Pas de cicatrice.»
Le doc m’injecte un anesthésiant local, dépose un champ stérile sur mon visage, ce qui bouche ma vue, et se met à l’œuvre.
-Steve-
Les cheveux et les yeux brun, 1,75m pour 75kg, la peau mate. Ce matin un garçon de la classe est tombé dans les pommes et c’est Pierre. C’est un beau garçon toujours tiré à quatre épingles, les cheveux bien placés et malgré sa petite taille, il tient mordicus à sa dignité. Il a de magnifique yeux vert, lumineux et envoûtants. Je ne sais s’il aime les
garçons ou les filles. Il flirte mais ne choisis ni l’un ou l’autre. M. Benoît a été près de Pierre qui semblait endormi pour le secouer. Il est tombé sur le côté sans aucun tonus, comme mort. Nous avons tous retenus notre souffle. Monsieur Benoît a pris Pierre dans ses bras sans problème et le porta à l’infirmerie. Il est revenu pour continuer son cours. Près d’une demi-heure plus tard, Pierre est revenu dans la classe. M. Benoît me fait une fleur, sans le savoir, il dirige Pierre vers moi. Pierre m’affirme qu’il va bien. Malgré ce qu’il me dit, ses mains tremblent légèrement, il a le teint plus pâle que d’ordinaire. Au cours de la journée je le garde à l’œil, ce n’est pas désagréable. Mais il m’inquiète, il est distrait, ce qui n’est pas sa marque de commerce et ses yeux sont souvent dans le vide. Une commotion peut-être. À la sortie, je le perds de vue, je me dirige vers sa case. Je vois Ben tourner le coin puis mon cœur arrête. Je vois le corps de Pierre au sol, sa tête dans sa case, du sang commence à suinter de celle-ci. Je le soulève et le retourne, un flot de sang jaillit de façon continue de l’arête de son nez. Son beau visage est maculé de sang. Je crie à quelques étudiants d’aller chercher l’infirmière. Je lui mets la tête sur mes jambes, le sang coule sur son visage et vers ses oreilles. Je ne peux m’empêcher de caresser ses cheveux. Je lui donne toute l’aide que je peux et l’accompagne jusqu’à l’ambulance. Je retourne chez moi, la mort dans l’âme. Pourquoi blesser quelqu’un sans malice comme lui. Les brutes locales le méprisent car il ne se donne même pas la peine de répondre aux
accusations d’homosexualité et leur répond que s’il veulent se faire sucer, ils devront voir autre part. Pierre a beaucoup de courage, plus que moi de toute façon. Je ne suis pas connu, j’ai même une copine. Je rentre à la maison, ma mère m’attend pour souper. Je ne parle pas de ce qui est arrivé à Pierre. Après le souper, je sors puis me rends dans ma cabane. Mon père l’a construite il y a trois ans, dans l’érable derrière chez moi. Je m’y rends quand je veux réfléchir, quand e suis troublé. Qu’est-ce qu’il y a de si mal à aimer les garçons? Pourquoi battre quelqu’un parce qu’il aime? C’est si stupide, si intolérable, si incompréhensible... Sans m’en rendre compte, il est 21h20, je dois rentrer à la maison. J’ouvre la trappe pour descendre quand j’aperçois un gros chien que je n’ai jamais vu dans le coin. Avant de descendre je lui parle.
-Steve: «Alors mon gros, d’où viens-tu? Approche!»
Il ne grogne pas et approche de l’échelle de corde. Je descends, il s’approche de moi. C’est un jeune chien de grande taille, il est gris et blanc et il a d’extraordinaires yeux verts. Il me sent et se frotte la tête sur moi.
-Steve: «Tu es un bon chien! As-tu faim? Attends-moi, je vais te chercher quelque chose. Reste.»
Quand je ressors avec les reliefs du souper, il est assit tranquillement, près de l’échelle. Je dépose son plat. Il est très calme et attend que je m’assoit pour commencer à manger. C’est une très belle bête, j’aimerais bien le garder.
-Steve: «Si tu veux, tu peux venir tous les soirs. Je ne sais pas de quelle race tu es, mais je vais chercher.»
Quand il a fini de manger, je lui caresse la tête et le gratte derrière les oreilles. Il s’étire le cou et fixe la lune, les yeux à demi fermés. Brusquement, il se détourne de moi pour fixer la haie. Je vois trois silhouette avancer discrètement dans ma direction. Le chien n’est plus près de moi, j’entends un cri de pure terreur puis aperçoit les trois silhouettes décamper à toute allure, poursuivis par la bête. Ce devait être Ben et ses amis, ils ont dû savoir que je les avais vu et déclarés. What the fuck!
À suivre...
veuillez quitter maintenant. Ces histoires sont au sujet de garçon ou de
garçons gay, si cela n’est pas de votre goût, quittez maintenant. Toute
ressemblance avec des personnes ou organisations existantes est purement
accidentelle car ceci est une œuvre de pure fiction.
Jarvis de Var
Éditeur Joël
-Pierre-
Pierre c’est bien ça, c’est mon nom. J’ai quatorze ans, un peu plus petit que la moyenne 1,67m pour 62kg. C’est loin d’être impressionnant, je ne suis pas considéré comme un bolé. Il ne faut pas que je crie, personne ne doit me voir comme cela. Je suis plutôt cool. Je m’habille genre BCBG. Mes cheveux sont châtain clair, mes yeux sont d’un vert forêt foncés. J’aime bien mes yeux, les filles et même quelques garçons sont fascinés par mon regard. Aujourd’hui ils auraient tendance, ok pas tendance, ils fuiraient à toutes jambes. Ma peau est pâle, sans boutons dieu soit loué. Je suis orphelin depuis l’age de six ans. Ma grand mère, qui m’élève, je l'aime bien, elle est correcte. Elle me laisse mon espace et comme je ne cause pas de problèmes, elle ne sent pas le besoin de me tenir la bride tendue. Si je ne suis pas devenu fou, qu’est ce qui m’arrive? Je doit me laver, ouvre les yeux. Peut-être que c’est disparu? Au moment où je me dis cela, je sens les poils dans ma bouche. J’ai l’horrible impression que je vais voir la même chose. Oui, mon thorax et mes bras sont couvert de sang séché, cela ne ressemble pas à du sang, brun-rouge terne, je sais instinctivement que c’est du sang. Mes draps sont partiellement
couvert d’une poudre de la même couleur. Je me lève du lit pour me rendre dans ma salle de bain. Mes jambes flageolent sous moi, je vacille. J’ai l’impression que je vais tomber dans les pommes. Mes pensées s’entrechoquent, je perds pied. J’ouvre les yeux, je suis tombé près de la porte de la salle de bain. Je me lève puis entre dans la salle de bain. La première chose que je vois est mon reflet. Un vertige me reprend, je respire profondément pour éviter de retomber dans les pommes. Tout est normal, je vais trouver une explication c’est sûr. Pourquoi j’ai du poil roux collé sur mon visage? J’entre sous la douche, je laisse l’eau quasi-bouillante cascader sur moi me avant de ce cauchemar. L’eau chaude détend mes muscles. J’ouvre les yeux tout semble normal.
-Grand-mère: «Pierre, déjeuner!»
-Pierre (ma voix fausse un peu): «Ok je descends tout de suite. Je finis de prendre ma douche.»
Sortant de la douche, je place et sèche mes cheveux puis m’habille. Mes mains tremblent un peu, mais qu’est-ce qui m’arrive? Je n’ai pas de réponse donc prendre des mesures temporaires. Premièrement changer mes draps, déjeuner et aller à l’école, ne pas oublier de sourire. Je souris normalement, même quand Ben la brute locale m’asticote. Je le déteste cordialement c’est un être méprisable dont le seul plaisir est d’humilier et faire souffrir les faibles. La sale brute fait plus de trente kilos de plus que moi donc je l’ignore. Je descends pour prendre mon déjeuner.
-Pierre: «Bonjour mom,» regardant la nappe.
-Grand-mère: «Bonjour! Bien dormi?»
-Pierre: «Oui mom, as-tu entendu quelque chose de particulier cette nuit?»
-Grand-mère: «Non, as-tu entendu quelque chose?»
-Pierre: «Non, je ne suis pas certain. J’ai rêvé peut être?»
Elle me regarde attentivement.
-Grand-mère: «Es-tu sûr que tu vas bien?»
-Pierre: «Oui, oui je vais bien.»
Le déjeuner se passe bien, mom ne remarque rien. Mais je suis distrait, j’aimerais avoirrêvé. Je sais que je n’ai pas rêvé et je déteste cette conviction. Je sors de la maison pour prendre l’autobus. Seul, depuis les deux dernier mois mon meilleur ami a déménagé. Nous gardons le Contact sur Internet mais ce n’est pas la même chose. Il devient un ami, pas celui à qui je confierais ce qui vient de m’arriver. Cela m’est-il vraiment arrivé? Arrête de jongler, conduis-toi normalement. Mon regard survole les passagers, ils semblent distants, comme au travers un brouillard épais. Tout me paraît irréel, sans rapport avec moi ou ma vie. Je descends du bus, des gens me saluent et je les salue sans porter attention. J’entre dans ma
première salle de cours, je me concentre: prendre des notes et écouter le prof. C’est difficile, le son ne semble pas stable.
J’ouvre les yeux dans ce que j’identifie comme étant l’infirmerie, une compresse sur le front et un sac de glace derrière la nuque.
-Infirmière: «Alors Pierre, tu te sens mieux?»
-Pierre (essayant de focaliser mon regard): «Oui! Qu’est-ce qui m’est arrivé?»
-Infirmière: «Ton professeur a cru que tu t’étais endormi. Il a essayé de t’éveiller et tu t’es effondré dans l’allée.»
-Pierre: «Non, aucun souvenir de tomber dans les pommes ou de m’être endormi.»
-Infirmière: «Veux-tu que j’appelle ta grand mère ou préfères-tu rester à l’école?»
-Pierre (qu’est-ce que je ferais de plus à la maison): «Je reste, je n’ai pas grand chose à faire à la maison.»
L’infirmière me regarde attentivement.
-Infirmière: «Tu es sûr de vouloir rester?»
-Pierre: «Oui.»
-Infirmière: «C’est peu commun de refuser d’écourter une journée d’école.»
Je reviens dans la salle de classe avec une note de l’infirmière. Quand j’entre, le silence se fait, je remets la note au prof.
-M. Benoît: «Cela va mieux Pierre?»
-Pierre: «Oui, je vais très bien.»
-M. Benoît: «Prends place avec Steve, utilise ses notes.»
-Pierre: «Merci.»
Steve est un garçon un peu plus grand que moi, il a constamment l’air mélancolique. Son apparence est un peu négligée, il ne prend pas grand soin ni de sa garde robe, ni de ses cheveux. Visiblement, tout ce qu’il porte est originaire d’une grande surface. Peut-être n’a-t-il pas le choix.
-Steve: «Tu es ok, Pierre?»
-Pierre: «Oui, qu’est-ce que tu as pris comme note?»
-Steve: «Seulement trois pages.»
-Pierre: «Passe-les moi,» lui prenant son cahier. «Merci.»
-Steve: «Es-tu malade?»
-Pierre: «Non, laisse faire.»
Le reste de cette classe fut sans causer d’autre problème. Quand la cloche indiqua le changement de classe, je sentis tous les regards sur moi. Sourire, se conduire comme d’habitude. Dans un état semi-conscient, comment l’expliquer, je suis là mais le réel n’a pas sa consistance habituelle. Les autres me parlent, je souris et dois leur répondre correctement car tous semblent ne rien remarquer. Presque tous je devrais dire car je sens dans mes tripes que quelques-uns m’observent. À 15h30, la torture prend fin rapidement. Je me rends à mon casier, je prends ce qui est nécessaire pour mes travaux et prends ma veste. Soudain une douleur intense à la base de mon nez, je vais perdre conscience encore.
Je me réveille, la tête sur les genoux de Steve. Je sens le sang qui coule le long de mes joues et mouille mes lèvres.
-Steve: «Ne bouge pas, l’infirmière a été prévenue.»
-Pierre (la voix un peu rauque): «Que m’est-il arrivé encore?»
-Steve: «Je t’ai vu par terre, la tête dans ta case après que Ben soit passé.»
-Pierre: «Beaucoup de dommage?»
-Steve: «Je ne sais pas mais ça saigne beaucoup. Tu es coupé profondément.»
-Pierre: «Fuck up.»
Arrive M. Dumont, le directeur, et l’infirmière. Elle examine mon nez puis demande au directeur d’appeler l’ambulance.
-Infirmière: «Qui t’a poussé?»
-Steve: «J’ai vu Ben Maheu quitter le corridor quand j’ai vu Pierre la tête dans sa case avec son sang qui coulait à flot.»
-Pierre: «Je suis désolé mais je n’ai rien vu, je prenais ma veste quand j’ai senti une intense douleur et je me suis senti partir. J’ai peur que cela devienne une habitude.»
-Steve (me souriant): «J’espère que non, je suis un très mauvais sauveteur.»
-Infirmière: «Te sens-tu assez bien pour te lever?»
-Pierre: «Oui. Ça saigne encore?»
-Infirmière: «Oui.»
-Pierre: «Pourrais-je avoir une serviette, je ne voudrais pas trop tacher mes vêtements.»
-Steve: «Incroyable, t’es démoralisant Pierre. Il se casse le nez et se préoccupe de ses
vêtements.»
L’infirmière me donne une serviette, je m’essuie le visage la plie et la pose à la base de mon nez. Quand je presse, une douleur assez vive prend vie. Je m’assoie et soudain l’éclairage ambiant semble se tamiser. L’infirmière et Steve me soutiennent.
-Infirmière: «Tu tiens le coup, Pierre?»
-Pierre: «Oui, laissez-moi une minute, je vais pouvoir marcher.»
-Steve: «Pierre relaxe, t’as rien à prouver.»
-Pierre (je le regarde avec incompréhension): «Je suis correct, juste un peu étourdi, c’est tout.»
-Infirmière: «Pierre, ton nez est probablement cassé. Ce n’est pas rien.»
Ils m’aident à me rendre à la porte de l’école. Je me tourne vers Steve pour lui demander s’il veut me rapporter mon sac et ma veste. Il acquiesce et retourne vers ma case. Quand il revient, je le remercie. L’ambulance est là, j’y entre, les ambulanciers me forcent à m’étendre. Au bout de quelques minutes de trajet, nous arrivons à la clinique. Je suis pris en charge par un médecin et une infirmière. Outre ceux-ci, mom est la plus qu’anxieuse, cherchant à me prendre la main. Je lui souris essayant de la rassurer.
-Dr Sulivan: «Pierre, si tu ne veux pas avoir une cicatrice, tu dois avoir des points de suture. Veux-tu des points de suture?»
-Pierre: «Pas de problème doc, faites ce qu’il y a à faire. Pas de cicatrice.»
Le doc m’injecte un anesthésiant local, dépose un champ stérile sur mon visage, ce qui bouche ma vue, et se met à l’œuvre.
-Steve-
Les cheveux et les yeux brun, 1,75m pour 75kg, la peau mate. Ce matin un garçon de la classe est tombé dans les pommes et c’est Pierre. C’est un beau garçon toujours tiré à quatre épingles, les cheveux bien placés et malgré sa petite taille, il tient mordicus à sa dignité. Il a de magnifique yeux vert, lumineux et envoûtants. Je ne sais s’il aime les
garçons ou les filles. Il flirte mais ne choisis ni l’un ou l’autre. M. Benoît a été près de Pierre qui semblait endormi pour le secouer. Il est tombé sur le côté sans aucun tonus, comme mort. Nous avons tous retenus notre souffle. Monsieur Benoît a pris Pierre dans ses bras sans problème et le porta à l’infirmerie. Il est revenu pour continuer son cours. Près d’une demi-heure plus tard, Pierre est revenu dans la classe. M. Benoît me fait une fleur, sans le savoir, il dirige Pierre vers moi. Pierre m’affirme qu’il va bien. Malgré ce qu’il me dit, ses mains tremblent légèrement, il a le teint plus pâle que d’ordinaire. Au cours de la journée je le garde à l’œil, ce n’est pas désagréable. Mais il m’inquiète, il est distrait, ce qui n’est pas sa marque de commerce et ses yeux sont souvent dans le vide. Une commotion peut-être. À la sortie, je le perds de vue, je me dirige vers sa case. Je vois Ben tourner le coin puis mon cœur arrête. Je vois le corps de Pierre au sol, sa tête dans sa case, du sang commence à suinter de celle-ci. Je le soulève et le retourne, un flot de sang jaillit de façon continue de l’arête de son nez. Son beau visage est maculé de sang. Je crie à quelques étudiants d’aller chercher l’infirmière. Je lui mets la tête sur mes jambes, le sang coule sur son visage et vers ses oreilles. Je ne peux m’empêcher de caresser ses cheveux. Je lui donne toute l’aide que je peux et l’accompagne jusqu’à l’ambulance. Je retourne chez moi, la mort dans l’âme. Pourquoi blesser quelqu’un sans malice comme lui. Les brutes locales le méprisent car il ne se donne même pas la peine de répondre aux
accusations d’homosexualité et leur répond que s’il veulent se faire sucer, ils devront voir autre part. Pierre a beaucoup de courage, plus que moi de toute façon. Je ne suis pas connu, j’ai même une copine. Je rentre à la maison, ma mère m’attend pour souper. Je ne parle pas de ce qui est arrivé à Pierre. Après le souper, je sors puis me rends dans ma cabane. Mon père l’a construite il y a trois ans, dans l’érable derrière chez moi. Je m’y rends quand je veux réfléchir, quand e suis troublé. Qu’est-ce qu’il y a de si mal à aimer les garçons? Pourquoi battre quelqu’un parce qu’il aime? C’est si stupide, si intolérable, si incompréhensible... Sans m’en rendre compte, il est 21h20, je dois rentrer à la maison. J’ouvre la trappe pour descendre quand j’aperçois un gros chien que je n’ai jamais vu dans le coin. Avant de descendre je lui parle.
-Steve: «Alors mon gros, d’où viens-tu? Approche!»
Il ne grogne pas et approche de l’échelle de corde. Je descends, il s’approche de moi. C’est un jeune chien de grande taille, il est gris et blanc et il a d’extraordinaires yeux verts. Il me sent et se frotte la tête sur moi.
-Steve: «Tu es un bon chien! As-tu faim? Attends-moi, je vais te chercher quelque chose. Reste.»
Quand je ressors avec les reliefs du souper, il est assit tranquillement, près de l’échelle. Je dépose son plat. Il est très calme et attend que je m’assoit pour commencer à manger. C’est une très belle bête, j’aimerais bien le garder.
-Steve: «Si tu veux, tu peux venir tous les soirs. Je ne sais pas de quelle race tu es, mais je vais chercher.»
Quand il a fini de manger, je lui caresse la tête et le gratte derrière les oreilles. Il s’étire le cou et fixe la lune, les yeux à demi fermés. Brusquement, il se détourne de moi pour fixer la haie. Je vois trois silhouette avancer discrètement dans ma direction. Le chien n’est plus près de moi, j’entends un cri de pure terreur puis aperçoit les trois silhouettes décamper à toute allure, poursuivis par la bête. Ce devait être Ben et ses amis, ils ont dû savoir que je les avais vu et déclarés. What the fuck!
À suivre...